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JUILLET 1593. 47-
que c'estoit le pain des prebstres. Sur l'adoration du sacrement, aiant insisté longtemps, il leur dit à la fin : « Vous ne me contentés point bien sur ce point, et ne « me satisfaites pas comme je desirois , et me l'estois « promis de vostre instruccion. Voici : je mets aujour-« d'hui mon ame entre vos mains. Je vous prie, pre-«t nés-y garde : car là où vous me faites entrer, je n'en « sortirai que par la mort; et de cela je le vous jure et « proteste. » Et en ce disant, les larmes lui sortirent des yeux.
Aprés cela, ils présentèrent à Sa Majesté un escrit contenant une forme d'abjuration et de testation des principales erreurs qu'il avoit suivies, avec nouveaux sermens et protestations obligatoires qu'ils entendoient lui faire faire et signer, et auxquelles ils vouloient expressement l'astraindre avant que le recevoir à l'Eglise. Sur quoi il leur dit qu'il lui sembloit qu'il en avoit assez fait, et qu'ils se devoient contenter. Toutefois qu'ils lui laissassent leur papier, et qu'il le verroit.
Ce jour, Sa Majesté escrivit de sa main à madame de Mousseaux (0 la lettre suivante, extraite de l'original :
« J'arrivai au soir de bonne heure,et fus importuné de Dieugardsl jusques à mon coucher. Nous croions la treufve, et qu'elle se doit conclure ce jourd'hui. Pour moi, je suis à l'endroit des ligueurs de l'ordre Saint-Thomas. Je commence ce matin à parler aux évesques, outre ceux que je vous mandai hier. Pour escorte je vous envoie soixante harquebouziers, qui va-
(«) Madame de Mousseaux : Gabrielle d'Estrées, marquise de Mouceaux , puis duchesse de Beaufort.
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